Notre histoire.

En tant qu'aîné d'une famille d'agriculteurs, il devait s'occuper de ses six frères et sœurs cadets, mais a très vite décidé de chercher d'autres perspectives d'avenir. Il a donc fui son domicile à trois reprises – la dernière fois en 1931, à l'âge de 18 ans, dans l'espoir d'offrir une vie meilleure à sa famille. Lors de sa première fugue à l'âge de 16 ans, il a atteint la ville de Kowon avec un ami, où il a travaillé comme ouvrier du bâtiment. Tout se passait bien pendant deux mois, jusqu'à ce que son père découvre où il se trouvait et le ramène à la maison. La deuxième fois, Chung et son ami ont été trahis par un étranger qui leur avait promis du travail, puis leur a volé tout leur argent.

En vendant une des vaches de son père, il parvient à se payer un billet de train pour la capitale. Une fois à Séoul, Chung espère entamer une carrière de comptable et s'inscrit dans une école de comptabilité. Ses lectures sur la réussite d'un certain Abraham Lincoln, issu d'un milieu plutôt pauvre, l'ont inspiré. Deux mois plus tard, son père le retrouve et le ramène à nouveau chez lui.

De retour à la campagne, le père prend conscience du désir incessant de son fils de découvrir le monde et finit par le laisser partir. À partir de 1935, Chung  enchaine les " petits boulots " : il travaille comme docker, transporte des pierres et livre du riz, ce qui l'amène à apprendre à faire du vélo. Grâce à son dévouement, son courage et son côté visionnaire, Chung devient propriétaire du magasin de riz en l'espace de deux ans. Mais un autre défi se présente : l'interdiction du commerce du riz en Corée.

En 1941, il ouvre un atelier de réparation automobile à Séoul, son premier contact avec le monde de l'automobile. Dès le début, l'entreprise de Chung reflétait l'esprit d'efficacité, la recherche de qualité  et de rapidité qui caractérise Hyundai aujourd'hui. Il dira plus tard avec fierté : " En cinq jours seulement, nous avons réparé ce que d'autres entreprises ont mis vingt jours à réparer ".

En trois ans, le nombre d'employés est passé de 20 à 70, ce qui a incité le gouvernement à fusionner l'entreprise de Chung avec une aciérie pour soutenir les efforts de guerre. En 1947, Chung s'est lancé dans sa cinquième entreprise en fondant le groupe Hyundai, cette fois dans la construction. Avec sa société " Hyundai Engineering & Construction ", il contribue au renouveau de la Corée en construisant des routes. Chung se rend vite compte que si " les routes sont les veines du pays, les voitures sont le sang qui les irrigue ". Fils de fermier, Chung n'a jamais reculé devant les défis et a joué un rôle majeur dans la reconstruction de la Corée, incarnant sa vision initiale : " Le moteur de Hyundai, c'est le désir d'un futur meilleur ". Qu'en est-il de la vache qu'il a vendue ? Peu avant sa mort, le fondateur Chung a remboursé sa dette en offrant à son pays 1001 vaches : un hommage symbolique à son père, à l'origine de tout.